Enterrement pendant l’épidémie de COVID-19

Enterrement pendant l’épidémie de COVID-19

La propagation du Covid-19 a eu des répercussions sur l’organisation des obsèques sur tout le territoire français. Pour réduire au minimum les risques de contamination, les règles établies par l’État en ce qui concerne les obsèques ont connu certaines modifications et sont devenues plus strictes.

Un décret publié au journal officiel du 22 janvier 2021 a précisé les nouvelles dispositions à respecter après le décès d’un proche. Ces dispositions concernent les différentes étapes de la cérémonie, depuis les soins funéraires à la mise en bière en passant par les toilettes mortuaires. Une prise en charge spécifique est d’ailleurs réservée aux défunts testés positifs au Covid-19. Les informations fournies dans cet article peuvent évoluer en fonction des mesures gouvernementales et de la situation sanitaire. Nous vous conseillons de vous renseigner auprès des organismes compétents de votre région pour obtenir davantage d’informations.

Mesures sanitaires à respecter pendant le Covid pour des funérailles

Dans les lieux de culte

Depuis décembre 2020, le nombre de personnes pouvant assister aux cultes n’est plus limité. Cependant, les participants doivent occuper uniquement une rangée sur deux. Ils doivent également observer les règles de distanciation sociale en laissant deux sièges libres entre chaque entité familiale ou chaque personne.

De même, les participants de plus de 11 ans sont soumis à l’obligation du port de masque de protection. En cas de nécessité, le masque peut être temporairement retiré. Certains membres de la famille de la personne disparue peuvent également l’accompagner dans ces derniers moments depuis leur domicile. En effet, certains lieux de culte ou de recueillement sont équipés d’un accès à Internet et proposent la retransmission en direct de la cérémonie.

D’autres entreprises de pompes funèbres offrent aux proches du défunt la possibilité de suivre en direct les obsèques. Elles peuvent également prendre des photos lors de la fermeture du cercueil.

Dans les cimetières

L’organisation des cérémonies funéraires dans les cimetières est autorisée à condition de respecter la limitation du nombre de participants à 30. Il faut noter que les employés des pompes funèbres sont inclus dans ce nombre. Les gestes barrières (distanciation, port de masque ou autres) doivent également être respectés dans les cimetières. Le déroulement des obsèques doit respecter les vœux de la personne décédée ainsi que ceux de sa famille.

Les visites au cimetière

Les cimetières restent ouverts aux horaires habituels. Cependant, il est indispensable de respecter les gestes barrières définis par les autorités locales pour préserver votre santé ainsi que celle des autres visiteurs. Vous devez constamment vous tenir à une distance d’au moins 1 mètre des autres participants. Le lavage des mains et le port des masques sont également obligatoires.

Pour entretenir les tombes de vos proches défunts, il est recommandé de vous munir de vos balayettes et de vos arrosoirs personnels. Pour s’assurer du bon déroulement des obsèques, les autorités locales peuvent restreindre l’accès aux cimetières.

Crémation dans un funérarium

La crémation ou l’incinération d’un disparu qui a été testé positif au Covid-19 suit le processus habituel. Le corps de la personne décédée est brûlé dans le cercueil. Les cendres sont recueillies et mises dans une urne. Les membres de la famille éplorée se recueillent au funérarium. L’urne contenant les cendres est remise à la famille au moment convenu.

En fin d’année 2020, le gouvernement a apporté quelques assouplissements en ce qui concerne les conditions de déclaration, de transport ainsi que les délais d’inhumation ou de crémation. Depuis le 12 décembre, les membres de famille ne sont plus obligés de faire une déclaration pour le transport du corps du défunt avant et après sa mise en bière. Toutefois, la mairie doit être informée dans le mois qui suit le transport du corps du défunt.

Le délai d’inhumation ou de crémation qui était autrefois fixé à 6 jours peut être modifié sans accord préalable du préfet. Ce délai ne peut toutefois excéder 21 jours ou toute autre limite fixée par le préfet. L’agence de pompes funèbres doit informer le préfet à travers une déclaration écrite en prenant soin d’y préciser le délai dérogatoire. Le préfet a le droit de modifier les règles dérogatoires en cas de nécessité.

En cette période de pandémie, il est souhaitable de privilégier les démarches par Internet. Ainsi, l’officier d’état civil peut transmettre l’autorisation de fermeture du cercueil à l’organisateur des funérailles de façon dématérialisée au lieu de le faire sur papier. Il en est de même pour l’accord de crémation ou d’inhumation.

Les soins de conservations du corps et la toilette mortuaire

Le décret du 22 janvier 2021 a restreint les soins de conservation du corps. Cela concerne uniquement les personnes atteintes ou probablement atteintes du Covid-19. Ainsi, la famille peut demander des soins post-mortem de remplacement du liquide sanguin du défunt par du formol (liquide conservateur et antiseptique) afin de conserver le corps du défunt.

Présentation du corps à la famille avant la mise en bière

Selon le même décret, les membres de la famille du défunt ont la possibilité de voir le corps de leur proche décédé et de lui rendre les derniers hommages. La mise en bière immédiate n’est donc plus une obligation pour les défunts. Toutefois, la famille est tenue de respecter les mesures barrières définies par les autorités de chaque lieu. Aucun baiser sur le visage ou autre contact physique avec le corps du défunt n’est autorisé en cas de suspicion de Covid-19.

Le choix des funérailles

De leur vivant, certains défunts expriment leurs volontés sur le déroulement de leurs obsèques. Cela a une valeur légale et les membres de leur famille doivent respecter leur choix. Si le défunt a opté pour l’inhumation ou la crémation, ses proches doivent respecter ses volontés et peuvent toujours l’accompagner d’une cérémonie religieuse ou laïque. Les lieux de culte sont accessibles dans le respect des mesures barrières. À défaut de l’existence d’un contrat d’obsèques, les membres de la famille du défunt peuvent confier l’organisation de la cérémonie à une agence de pompes funèbres. Dans ce cas, le personnel s’assure du respect des mesures barrières.

Après le constat de décès par un médecin, les proches du défunt doivent mener les démarches administratives nécessaires. Certaines d’entre elles peuvent être menées depuis le domicile grâce aux moyens technologiques. Cela permettra de réduire les risques de contamination.

Mesures supplémentaires si le défunt était atteint du Covid-19

Les soins de conservations du corps et la toilette mortuaire pour les défunts testés positifs au Covid-19

Pour éviter que les corps des défunts testés positifs ou probablement atteints de Covid-19 soient conservés, le décret du 22 janvier a interdit la pratique des soins de conservation sur ces derniers. Si le décès survient moins de 10 jours après les premiers signes cliniques, la date de l’examen positif ou la date du test, ces soins ne peuvent être pratiqués sur le corps du défunt. Ils ne peuvent non plus bénéficier des toilettes rituelles spécifiques à certaines religions. Seule la toilette mortuaire simple (laver, fermer les yeux et la bouche du défunt) est autorisée pour les défunts atteints de coronavirus. Elle est réalisée par des thanatopracteurs ou des professionnels de santé.

Selon le Haut Conseil de la Santé publique, « le risque infectieux ne disparaît pas immédiatement avec le décès d’un patient infecté, mais les voies de transmission sont réduites ». En milieu sec, le virus peut survivre pendant 3 heures et 6 jours dans un endroit humide. Il est donc important de toujours respecter les mesures sécuritaires. En cas de suspicion d’une contamination au coronavirus au moment de la disparition, les médecins ayant constaté le décès peuvent réaliser un test antigénique. Ce test permet de détecter le SARS-CoV2.

Les membres de la famille du défunt ont toutefois la possibilité de voir le corps au lieu où la personne est décédée. Mais, ils doivent être équipés d’une tenue de protection adéquate semblable à celle du personnel mortuaire (masque chirurgical, gants à usage unique, tablier anti-projection ou autres). Avant le départ du lieu où la disparition est survenue, le corps de la personne décédée doit être mis en bière et le cercueil doit être définitivement fermé en présence de la personne chargée de l’organisation des funérailles. Les proches du défunt ne sont pas autorisés à toucher le cercueil.

Déroulement de la mise en bière

Dans le cas d’une personne décédée du Covid-19 ou de toute autre maladie transmissible (grippe aviaire, SRAS, Ebola ou autres), le personnel funéraire doit être équipé du matériel de protection adapté. La mise en bière immédiate est imposée à toutes les personnes décédées de coronavirus ou probablement atteintes du Covid. Il n’est donc pas possible de présenter le corps en chambre funéraire et ne peut pas être déplacé du lieu du décès sans être mis en cercueil. Le couvercle du cercueil est équipé d’une plaque sur laquelle sont inscrits nom, prénom, date de naissance et du décès de la personne disparue. Les proches du défunt doivent faire la déclaration du décès afin d’obtenir le permis d’inhumation.