Faire le deuil de son conjoint

Faire le deuil de son conjoint

La perte d’un être cher occasionne des souffrances difficiles, surtout s’il s’agit de sa moitié. La mort d’un conjoint est une épreuve difficile à surmonter si on ne s’arme pas de courage. Dans ces situations délicates, il est tout à fait normal d’avoir besoin des soutiens psychologiques des proches. Voici donc des conseils indispensables à appliquer pour surmonter le deuil de son conjoint.

Les étapes du deuil d’un conjoint

Parmi toutes les étapes de la vie, la mort est celle entraînant le plus de bouleversements. Prendre conscience qu’on ne reverra plus la personne défunte est difficile à accepter et provoque un choc émotionnel considérable. La durée du deuil d’un conjoint varie d’une personne à l’autre car chaque individu est unique et réagit différemment face aux situations.

Quelles émotions se font ressentir lors du deuil d’un conjoint ? 

Le deuil d’un conjoint arrivant juste après quelques années du mariage laisse un vide persistant dans la vie du conjoint survivant. Si la mort frappe après 30 ans de mariage ou plus, il est normal de ressentir une souffrance intense. Il faudra donc réapprendre à vivre sans avoir l’autre à ses côtés. Dîner seul, dormir seul et ne plus sentir la chaleur de l’autre sont des étapes à surmonter.

Lors du deuil d’un conjoint, l’individu passe généralement par des étapes très reconnaissables  :

Le choc émotionnel

Juste après l’annonce de la mort, le conjoint survivant entre dans une bulle. Il est normal de se sentir anesthésié avec un désintérêt du monde réel. Comme si l’autre était parti tout en amenant une part de nous avec lui. Ce choc émotionnel s’accompagne d’une sensation d’être exclu du monde des vivants. Certaines personnes dénient la réalité et continuent à penser pouvoir se réveiller de ce cauchemar qu’elles sont en train de vivre.

La mort laisse un vide inacceptable et douloureux impactant fortement le quotidien du survivant. De plus, l’amour est le fruit de l’effort mutuel de chacun dans le couple pour renforcer le « nous ». Même en s’apercevant de la nécessité de modifier ce mode de vie où l’on s’est habitué, le choc de l’endeuillé sera toujours intense.

La colère et le ressentiment

La perte d’un conjoint est parfois difficile à admettre pour la moitié survivante. Dans cette situation, il est possible d’en vouloir à l’être aimé. Parallèlement, on se met également à en vouloir à la terre entière. Souvent, le conjoint survivant ressent un sentiment de culpabilité envers lui-même. En se jugeant ne pas avoir été assez présent par exemple dans les périodes importantes de la vie de l’autre.

La dépression

Autrefois, quand le couple était encore uni, il formait un tout solide face à chaque évènement. Le jour du décès de l’autre, cette existence fondée semble s’envoler d’un coup. Dépassée par les évènements, elle nourrit un sentiment de tristesse extrême. Après tant de projets en commun devant être abandonnés, il est naturel de sombrer dans une humeur maussade.

La phase de désorganisation

Après le choc du décès, le conjoint survivant passe forcément dans une phase de désorganisation. Devoir s’organiser seul, assurer l’éducation des enfants, s’occuper des tâches ménagères, ce sont autant de responsabilités à tenir. Dans ces moments précis, le soutien et le réconfort des membres de la famille est sollicité.

L’acceptation

La phase finale est celle de l’acceptation. Elle signifie faire le deuil de son conjoint et accepter la solitude tout en apprenant à poursuivre sa vie. Finalement, on se rend compte du départ de l’autre pour de bon. Quoi qu’on espère, il ne pourra plus jamais revenir. Dans cette phase, le conjoint survivant commence à être conscient de la réalité et souhaite l’affronter telle qu’elle. Puis, on refait des projets personnels sans forcément penser à la personne décédée. Ici, la douleur ressentie lors du décès s’est atténuée pour céder la place à une émotion moins vive.

Se reconstruire après le décès de son conjoint

Les jours passés sans l’être cher semblent une éternité. Les larmes, les insomnies et la morosité s’enchaînent jusqu’au moment où l’on commence à admettre la réalité. C’est un fait, le décès se cicatrisera lentement mais sûrement. Il est possible par contre, de puiser à l’intérieur de soi de nouvelles énergies pour avancer vers le futur.

Certaines personnes se lancent dans le récit de leur deuil sur des sites internet comme des forums. Une tâche particulièrement difficile mais qui parfois se révèle être très bénéfique. Au contraire, d’autres personnes organisent de nouvelles activités avec leur entourage. Ces étapes demandent certes de l’énergie et du courage, mais ce sont les chemins vers la restructuration émotionnelle.

En prenant en compte les points suivants, le conjoint survivant pourra aller de l’avant :

  • Faire ressortir ses émotions en pleurant toutes les larmes de son corps si besoin ;
  • Plus vous vivez votre chagrin, plus il s’amoindrit ;
  • Accueillez à bras ouvert l’aide des autres mais évitez de vous mettre la pression en faisant attention à vous. Suite au choc émotionnel, vous êtes encore fragile et évitez donc de réaliser des choses à l’encontre de votre volonté ;
  • Prenez soin de votre corps et de votre personne en suivant un régime alimentaire correct. Si vous ressentez des troubles au niveau de l’organisme, vaut mieux consulter un médecin ;
  • Cultivez des habitudes normales et saines pendant toute la période de deuil. Evitez tous changements brusques dans votre mode de vie quotidien ;
  • Dans une phase de dépression passagère, prenez le temps de vivre au jour le jour ;
  • Apprêtez-vous à faire la connaissance de nouvelle personne ou à entamer des activités nouvelles ou insolites. En pratiquant le sport, en faisant des activités culturelles ou artisanales par exemple.
  • Prenez notes de vos émotions : parlez-en à vos proches ou à votre cercle amical en les écrivant préalablement sur une feuille. Au lieu de laisser submerger les souffrances, il est préférable de les ressentir pour facilement les partager après. Cette étape fait parti du chemin de la guérison ;

Impact physique et psychologique de la perte d’un conjoint

Puisque la mort traduit une séparation, les impacts physiques et psychologiques ne sont pas négligeables.

Les conséquences psychologiques

Les effets d’un deuil varient d’une personne à une autre. Le deuil d’un conjoint décédé de cancer sera différent de celui mort d’une fin naturelle et ainsi de suite. En réalité, la condition du décès et les liens affectifs établis dans le couple conditionnent ces effets psychologiques.

Dans des cas particuliers, on recense un deuil pathologique se manifestant par des souffrances et des perturbations majeures. Outre la dépression, des troubles anxieux ou psychiatriques peuvent même se manifester.

Si de telles complications apparaissent, il est préférable de consulter un médecin ou un psychologue. Ce spécialiste pourra accompagner l’endeuillé lors de ces phases du deuil de son conjoint. Cela lui évitera également des crises ou des complications psychiatriques plus importantes.

Les effets du deuil

Appelé également deuil pathologique, le deuil du conjoint ici s’identifie à une perturbation suite à des troubles psychiatriques.

  • L’endeuillé peut dans certaines situations ne rien ressentir le jour du décès ni les périodes après l’enterrement. Mais les souffrances refoulées finissent après par refaire surface.
  • L’endeuillé peut également sentir des sentiments intenses.

Les pathologies liées à ces situations sont en majorité l’état dépressif. Ceux-ci se déroulent soit au deuxième mois, au septième mois ou même un an après le tragique évènement. Le traitement adéquat dans de telle situation reste la consommation d’antidépresseurs et d’avoir recours à un psychothérapeute.

Outre l’état dépressif, des troubles anxieux ou des problèmes somatiques peuvent aussi se manifester. Quoi qu’il en soit, ces deuils compliqués ou pathologiques nécessitent la suivi d’un traitement spécifique. L’endeuillé suivra de ce fait, soit un traitement psychologique, soit un traitement psychopharmacologique auprès d’un médecin général.